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Histoire de Courville sur Eure

Etymologie

Son patronyme issu de la forme latine Corba Villa, évolue en Curva Villa puis Corvilla pour se franciser en Corbeville, Courbeville, puis Courville. Son préfixe « courbe » rappelle sa position géographique qui épouse la courbe de la rivière Eure. Son suffixe « ville » atteste son origine franque. (Invasion du V° siècle).

Les origines

L’origine de Courville n’est pas précisément attestée. Si aucun témoignage antérieur au moyen âge n’a été découvert à ce jour à son emplacement actuel, des traces d’occupation ont été mises à jour à ses abords. A l’ouest des vestiges d’un village néolithique (-4000/-5000 av JC) ont été découvert. A l’est ce sont plusieurs sites allant de la période gallo-romaine au haut moyen âge qui ont été mis à jour. L’importance de l’un d’entre eux à proximité de l’Eure peut laisser penser à l’emplacement primitif de la ville.

Un aqueduc souterrain gallo-romain traverse la commune de part en part. Il prenait sa source dans l’Eure à Landelles et acheminait l’eau jusqu’à Chartres.

Moyen âge

Les premiers seigneurs qui portaient le nom de Courville sont attestés dès la seconde moitié du X° siècle. A partir de 1150 ils portent le nom de Vieux Pont. Ce patronyme les rattache à une famille normande proche de Guillaume le Conquérant possédant les fiefs de Vieux Pont et Chailloué. Cette lignée de Seigneur, vassaux du comte de Chartres occupe une place importante dans l’organisation du comté. Elle garde la limite le séparant du comté du perche. Cette position d’avant-poste engendrera de nombreux affrontements avec les seigneurs percherons.

Son action dans le développement économique, spirituel et social se concrétisera par la création d’une halle dédiée au commerce du grain, de foires et marchés, d’églises, d’un prieuré, d’un Hôtel Dieu et d’une maladrerie entre autre.

Après cinq siècles la seigneurie passe par alliance à la famille de Billy qui obtiendra l’érection de la châtellenie en Baronnie.

La guerre de Cent Ans apportera désastre économique et social. Le château assiégé en 1428 par les troupes anglaises est pris et détruit. Il est finalement réparé et occupé par les mêmes. En 1442, c’est au tour des Orléanistes d’assiéger la forteresse sans succès. Après quinze jours d’encerclement, l’entreprise est abandonnée laissant le château aux mains des anglais. Finalement, le comte du Dunois le reprend en 1433 et le rend à Laurent de Vieux-Pont Seigneur des lieux.

Renaissance et ancien régime

Par mariage de Françoise de Billy avec Théodore de Ligneris en 1577 la châtellenie change de famille. Ce seigneur également propriétaire de la terre de Fontaine la Guyon sera impliqué dans les guerres de religion. Dévastant la région, Courville subira les affres de cette sombre période. Théodore de Ligneris ayant pris le parti de la ligue (Catholique), les troupes du Roi Henri IV prennent la ville en 1589 et la pille. Début septembre 1590 la Ligue reconquiert le château. A la fin du même mois, les Royalistes reprennent la ville et la pille sans toucher au château qui est occupé par la garnison de Chartres. Finalement l’armée royale prend le château et occupe la ville jusqu’à la fin du siège de Chartres le 15 avril 1591.

En 1629 par mariage le domaine échoue dans les mains d’une nouvelle famille les Béthune. François de Béthune n’est autre que le fils de Maximilien de Béthune plus connu sous le nom de Sully, ministre d’Henri IV et propriétaire du château voisin de Villebon.

La châtellenie change à nouveau de famille par alliance. Madeleine de Béthune arrière, arrière, petite-fille du grand Sully épouse Charles de l’Aubespine qui héritent du domaine en 1761. Celui-ci dilapidera l’immense fortune des Béthune. Finalement le domaine échouera en 1785 dans les mains de Nicolas Olivier Perrée de la Villestreux. Cette famille d’armateurs originaire de Saint Malo et Nantes ayant fait fortune dans le commerce maritime sera la dernière possédante des lieux. Nicolas Olivier Perrée de la Villestreux traversera sans trop de problème la période révolutionnaire. A son décès en 1806 ses deux fils morcelleront et vendront le domaine. Le château, dernier témoin de presque mille ans d’histoire disparaitra sous la main de spéculateurs en 1815.

 

Période révolutionnaire

Suite à la promulgation par le Roi Louis XVI d’un règlement sur la tenue d’assemblées municipales et paroissiales afin de gérer les affaires de la ville le premier « Maire » Pierre Anctin qui porte le titre de Syndic est élu par les représentants des habitants en 1787. La mise en place des états généraux en 1789 permet la rédaction des cahiers de doléances. Celui de Courville reflète bien les préoccupations des français de l’époque.                                                                                                                                                                La commune traversera cette période troublée en appliquant au fur et à mesure les lois et demandes des autorités. Un événement connu sous le nom de révolte de Courville rompra ce relatif calme. La cherté du pain et l’accaparement des grains créent une émeute regroupant plusieurs milliers de paysans armés de fourches et fusils. La convention sera obligée d’envoyer trois de ses membres pour apaiser les esprits.

                           

Période moderne

Dimanche 2 juin 1811 l’Empereur Napoléon et l’Impératrice Marie Louise revenant de Cherbourg par Alençon et Mortagne au Perche font une halte forcée. Une planche, d’un des douze carrosses se brise blessant un cocher. Le convoi s’arrête au relai de poste pour donner des soins au blessé et procéder à la réparation du carrosse. L’Empereur et l’Impératrice sont conduits par Monsieur Leprince, maitre de poste, à l’auberge de la tête noire, Rue du Milieu afin de prendre une collation. Finalement, le convoi reprend la route de Chartres où il arrive à 7h30 du soir.

La chute de l’empire en 1815 entraine l’occupation de la commune par les troupes prussiennes.

A partir de cette période les municipalités qui se succéderont n’auront de cesse d’aménager la ville, lui apportant progrès et dynamisme. Le corps de sapeur-pompiers est créé en 1831. Une école de garçons est construite en 1846, celle destinée aux filles le sera en 1852. La même année, le chemin de fer révolutionne le transport des personnes et des marchandises. Une nouvelle école de garçons plus spacieuse est inauguré en 1883, permettant d’ouvrir, chose rare à l’époque une école maternelle dans l’ancien établissement. Une usine à gaz est mise en service en 1893 permettant la distribution de celui-ci à domicile ainsi qu’un éclairage public efficace. Le premier poste téléphonique est installé à la mairie en 1899. L’inauguration en grande pompe en 1911 d’un château d’eau et de son réseau de distribution ouvre la possibilité aux habitants de raccorder leur domicile. L’électricité prévue en 1914 ne sera disponible qu’en 1920 pour cause de guerre.

 

Le temps des guerres

La guerre franco-prussienne de 1870 marquera profondément le département d’Eure et Loir. La commune subira également son lot de réquisitions, de pillages et d’incendies. Située dans le « no mans land » entre troupes prussiennes et françaises, elle sera régulièrement visitée par les deux camps. Immanquablement cela entrainera des escarmouches dans ses rues avec son lot de morts et de blessés. Après le recul de l’armée française la ville sera occupée par l’ennemie du 23 octobre 1870 au 15 mars 1871.

 

La première guerre mondiale, 1914-1918, impliquera fortement la commune dans ce que l’on a appelé le front de l’arrière. Dès la déclaration de guerre les passages incessants de trains transportant les régiments de l’ouest permettront à la solidarité des courvillois de s’exprimer auprès de ces soldats montant au front. Début 1915 un hôpital temporaire portant le numéro 43 est ouvert dans les locaux de l’école des garçons. Il fonctionnera tout au long du conflit. Municipalité et population soutiendront matériellement et moralement cet établissement. L’industrie locale est également mise à profit. La briqueterie est classée comme entreprise travaillant pour la défense nationale. En 1917 un détachement de prisonniers de guerre allemands sera employé dans les fermes. Le prix humain de cette guerre se mesure par l’inscription du patronyme de 63 Courvillois sur le monument aux Morts.

 

La déclaration de guerre contre l’Allemagne le 3 septembre 1939 entrainera l’arrivée d’un centre d’instruction d’infanterie portant le numéro 61 et d’un dépôt de matériel tous deux issu du 168e régiment d’infanterie de forteresse qui garde les fortifications de la ligne Maginot dans le secteur de Thionville en Lorraine. Ces formations militaires cohabiteront et participeront à la vie locale jusqu’à leur départ forcé par l’arrivée des troupes allemandes le 17 juin 1940. 

La commune subira pendant quatre années une occupation permanente. Deux Courvillois engagés dans La résistance à l’ennemie paieront de leur vie leur combat pour la liberté. Marcel Cartron et Paul Esperet arrêtés lors d’une réunion clandestine seront fusillés au Mont Valérien le 30 mars 1944.

Le 14 aout 1944 en début de soirée les soldats du 23rd Armored Infantry Batailon de la 7th Armored Division de la 3e armée du Général Patton arrivent par la route de Saint Denis des Puits. Ils sont aussitôt pris sous le feu ennemi d’un point de résistance. Le lieutenant James Gomer commandant l’unité de reconnaissance est tué. Après un échange de tir d’artillerie, la nuit arrivant chaque partie reste sur ses positions. Ce sera le lendemain 15 aout en début de matinée que la ville sera libérée. L’écrivain Ernest Hemingway qui est en terre connue, fait une halte en ce jour de liesse.

 

De l’après-guerre à nos jours

La relance économique et la mutation de l’agriculture va ouvrir une nouvelle aire de prospérité. Une zone industrielle est créée, permettant au fil des décennies d’attirer de nouvelles entreprises. Les équipements sociaux, maison de retraite, centre d’accueil de la petite enfance, maison médicale affirment l’attractivité de la commune. Les équipements sportifs et culturels, stades, piscine, gymnases, médiathèque, école de musique permettent le développement d’un fort tissus associatif.

 

Frédéric HALLOUIN